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Perth – Exmouth avec Red Earth Safaris

18 avril : Perth – Cervantes

Ca y est, après deux semaines passées à Perth pour me remettre dans le rythme occidental, me voilà en route à la découverte de l’Australie Occidentale. J’ai à peine réussi à fermer mon sac ce matin, il ne me semblait pourtant pas avoir fait autant d’achats depuis mon arrivée dans ce pays… j’ai replongé un peu trop vite dans la société de consommation, il faudra que je me défasse assez rapidement de quelques livres, enfin, dès que je les aurai lus ! Aussi quelques affaires à renvoyer en Europe, et de devrais me retrouver avec des bagages de poids acceptable. Enfin, je voyagerais bien plus léger aussi si je n’avais pas certains accessoires électroniques, avec chacun son chargeur. Ah, les joies de la technologie !

Bon, levée à l’aube donc, sac bouclé en tassant bien, et je patiente gentiment devant l’hôtel dans la fraîcheur matinale. Avec une bonne demi-heure de retard, voilà enfin le bus de Red Earth Safaris. A bord, une bonne dizaine de jeunes femmes, et deux représentants du sexe masculin. C’est impressionnant le nombre de femmes qui voyagent sac au dos sur cette planète ! Peut-être est-ce aussi que les mecs préfèrent voyager par leurs propres moyens, louant ou achetant une voiture ou un camping-car, alors que les filles recourent plus volontiers à des circuits organisés. Question de sécurité sans doute. On récupère tout de même un troisième spécimen du sexe fort, une inscription de dernière minute, et nous quittons finalement la ville.

Une bonne partie des participants est anglophone, et moi j’ai l’impression d’avoir perdu la moitié de mon anglais, j’ai bien de la peine à comprendre tout ce qui se raconte. Faut dire que ça me change de l’Asie, où je me contentais d’un anglais minimaliste, et des deux dernières semaines à Perth, où je côtoyais des gens qui étaient là pour apprendre la langue. Donc un peu larguée entre les accents australien, américain, canadien, anglais ou irlandais.

Première visite, les koalas du petit parc national de Yanchep. Je ne sais pas quelle est leur définition de parc national, personnellement je dirais ‘’exploitation par l’état d’un site naturel susceptible d’attirer des touristes’’. Bon, ce n’était pas très différent en Thaïlande après tout, un peu moins organisé peut-être. Nous avons donc pu admirer des tortues au cou oblong dans le lac, des koalas dans les arbres, et sortir nos cartes de crédit pour finir de régler le prix du voyage. Il y avait aussi de nombreux oiseaux, de ces gros corbeaux noirs qu’on rencontre partout dans le pays, et dont le coassement fait penser au cri d’un bébé ou aux miaulements d’un matou. Je crois que c’est une des premières choses qui m’a frappée en sortant de l’aéroport de Perth, le cri des corbeaux. Comme à Brisbane, il y a onze ans. Avec ça, pour en revenir au parc, des cacatoès noirs, encore plus gros que les corbeaux. Les arbres du parc semblent chargés de gros fruits noirs. A Perth, il y avait aussi beaucoup de perroquets et de cacatoès, en ville et dans les parcs, qui s’agitaient à la tombée du jour. Ils s’envolaient alors comme des fusées (impossible de les photographier dans les airs), le dessous de leurs ailes richement colorés. Ca change des moineaux de chez nous.

Après un pique-nique près de la mer, on part pour une zone de dunes s’essayer au sandboarding. Comme du snowboard, mas sur le sable. Sauf qu’il n’y a pas de remonte-pente, et que le sable, en fait ça ne glisse pas très bien. Mais c’est rigolo quand même, et la plupart des participants se contentent de descendre en luge, assis sur la planche.

Dernière étape de la journée, le coucher de soleil sur les pinnacles. De curieuses formations calcaires, et il est vrai des couleurs magnifiques dans la lumière du couchant. Un plaisir à photographier !

19 avril 2005 : Cervantes – Kalbarri

Diane prévue à 6h00 et départ à 6h45. C’est la première fois que je vois des filles mettre leur réveille-matin 20 minutes avant pour avoir le temps de se doucher et de se laver les cheveux ! Le chauffeur est le premier surpris de pouvoir effectivement démarrer avant 7h.

Puisque nous sommes un brin en avance sur le programme, nous effectuons un arrêt dans un petit parc animalier, où nous faisons connaissance avec quelques serpents inoffensifs du pays. Tout le monde, avec plus ou moins de réticence, accepte de prendre ces reptiles dans ses bras. C’est surprenant, non pas la texture de la peau ou les écailles, mais plutôt la force de l’animal, sa tenue, sa façon de se déplacer, de s’enrouler autour d’un bras. En plus, comme les serpents venaient d’un endroit frais, et que leur température corporelle s’adapte à celle de leur milieu, leur contact est rafraîchissant par cette chaude journée. La visite se poursuite en donnant à manger aux kangourous, émeus et autres pensionnaires du parc.

L’après-midi, nous quittons brièvement l’Australie pour la principauté de Hutt River Province. Un propriétaire terrien mécontent de la politique de son pays a effectivement choisi de faire sécession de l’Australie et a créé un nouvel état de 75 km2 dont il est le prince.

Un coup de tampon dans nos passeport par le prince en personne, et nous somme à nouveau sur la route. Il commence enfin à faire bien chaud, je vais peut-être réussir à faire passer le rhume que je traîne depuis trois jours.

J’ai dit dernièrement que l’Australie n’avait pas de monuments vraiment anciens. D’un autre côté, la nature en a érigés de si beaux, écrits dans les pierres de ce pays, que l’homme ne peut de toute façon pas rivaliser. Nous nous arrêtons un moment pour admirer des falaises magnifiques, que la mer a taillées à une époque lointaine où son niveau était bien plus élevé qu’aujourd’hui.

La soirée se poursuit avec mon premier barbecue depuis mon arrivée en Australie, et je réapprends à jouer au shithead, un jeu de cartes que j’avais appris en Thaïlande il y a quelques années.

20 avril 2005 : Kalbarri - Nanga Bay

Encore une fois, nous nous sommes levés avec les poules aujourd’hui, et le soleil se levait à peine sur les brumes du parc national de Kalbarri. Première étape, Z Bend Gorges, avec la possibilité pour les volontaires de descendre une falaise en rappel. Je n’ai pas envie de dépenser $25 pour ça, mais une moitié du groupe s’y essaie, avec plus ou moins de courage.

Nous mettons ensuite le cap sur l’attraction touristique du parc, Natures Window, un trou creusé par les vents dans la roche et qui offre un encadrement à la vue sur la vallée en contrebas. Je trouve un peu dommage de se focaliser à ce point sur cette fenêtre, car tout le paysage environnant est absolument magnifique.

Le seul défaut de l’endroit, à part les troupeaux de touristes, ce sont les mouches qui vous assaillent, semblant à tout prix vouloir se poser sur votre visage, on n’ose plus ouvrir la bouche de peur d’en avaler une, et à peine respirer car elles semblent beaucoup apprécier de se poser devant les narines. C’est vraiment l’enfer avec un nez qui coule ! Pour ce qui est des yeux, heureusement les lunettes de soleil protègent bien. Je crois que je vais m’acheter un de ces filets qui protègent le visage des mouches un de ces jours.

Nous passons ensuite plusieurs heures sur la route, traversant les étendues monotones du bush, des buissons et arbrisseaux à perte de vue , pas un seul arbre sur cette terre rouge.

Enfin, nous atteignons la région de Shark Bay et allons voir une des curiosités locales, les stromatolites. Ces petites concrétions formées en quelques milliers d’années par des organismes unicellulaires ne sont pas spectaculaires et n’ont pas passionné grand monde dans le groupe, car leur intérêt n’est pas visuel. Ce sont des organismes de ce type qui ont rendu possible la vie sur terre hors des océans il y a des dizaines de milliers d’années en relâchant de l’oxygène dans l’atmosphère. Mais c’est vrai qu’on dirait de bêtes cailloux noirs dans l’eau !

21 avril 2005 : Nanga Bay – Quelque part dans l’Outback

Aujourd’hui, visite d’une des grosses attractions touristiques d’Australie Occidentale, les fameux dauphins de Monkey Mia. Nous nous retrouvons donc avec de très nombreux autres touristes, agglutinés au bord de la plage, à écouter les explications retransmises sur haut-parleur d’une employée du parc national, qui nous parle de ces charmants mammifères. Les dauphins sont là, bien entendus, qui attendent patiemment la partie du show qui les intéresse, soit quand quelques touristes sont choisis pour leur donner du poisson. Les pélicans se dandinent sur la plage, attendant leur part du gâteau, et je les trouve presque plus sympas à observer, et bien plus photogéniques.

Nous nous arrêtons ensuite sur les hauteurs d’Eagle Bluff, essayant de repérer les requins dans les eaux en contrebas, et feront une dernière halte sur la plage de coquillages de Shell Beach, avant de quitter la péninsule et de reprendre une longue route vers le nord.

Nous passons la nuit dans une ferme, dans les anciens quartiers des tondeurs de montons. Nuit à la belle étoile, nous sortons les lits des baraquements ! Un bon repas, une soirée autour du feu, et ne reste plus qu’à s’endormir au clair de lune. Plus tard dans la nuit, je me réveille et la nuit est noire, dévoilant le ciel austral et une voie lactée somptueuse. Tout est parfaitement calme et silencieux, c’est extrêmement agréable. Aux premières lueurs de l’aube, les perroquets commencent à piailler, je me glisse hors de mon sac de couchage et admire les couleurs magiques de l’Outback. Et je constate que notre chauffeur et guide Trevor dort quant à lui sur la remorque du bus !

22 avril 2005 : Outback – Exmouth

Les routes de l’Outback offrent un spectacle peu ragoûtant : de nombreux corps de kangourous écrasés jonchent l’asphalte et les bas-côtés, plus ou moins desséchés, les victimes les plus récentes en proie aux corbeaux et autres charognards. Il est vrai que ces marsupiaux sont plutôt nombreux à se balader dans la nature, et qu’ils ont la fâcheuse tendance à rester figés sur la route lorsqu’ils sont éblouis par les feux d’une voiture. Et sans doute certains conducteurs se fichent éperdument de les éviter…

De retour sur la côte, juste après avoir franchi le Tropique du Capricorne, nous atteignons Coral Bay, ses plages de sable blond et ses eaux turquoise. C’est aussi là que débute le récif de Ningaloo qui s’étend sur 250 km. Nous sommes pourtant dans un endroit plutôt perdu, mais il y a plein de touristes australiens, car ce sont les vacances scolaires. Beaucoup de gens sont là avec leur bateau pour pêcher. Ca semble être un loisir extrêmement populaire dans ce pays, en tout cas tout le long de la côte, les magasins d’articles de pêche ne manquent pas et les véhicules remorquant un bateau sont nombreux. Bronzette sur la plage, puis un bateau nous emmène barboter avec palmes, masque et tuba sur les coraux du lagon.

Nous parcourons ensuite les derniers kilomètres qui nous séparent d’Exmouth, destination finale de ce circuit. On en profite pour boire et faire la fête à la discothèque du coin.

23 avril 2005 : Exmouth

Presque tout le monde est tout de même présent à l’appel le lendemain matin pour aller voir les plages cristallines qui se trouvent de l’autre côté de la péninsule. Turquoise Bay mérite bien son nom, une vraie plage de carte postale. En plus, il y a de très beaux coraux à explorer, il suffit de se mettre à l’eau à un bout de la plage et de se laisser porter par le courant avec palmes, masque et tuba. Par contre, pour un pays en proie aux cancers de la peau, je trouve quand même un peu limite de se poser une plage sans ombre entre 11h et 14h. Ils sont fous ces Australiens !

Le lendemain matin, je me suis solidairement levée à 6h avec les autres pour déjeuner et leur souhaiter un bon retour (et aussi parce qu’il est difficile de dormir quand tout le monde fait ses bagages dans le dortoire). Nous sommes quatre à rester ici, tous les autres seront de retour à Perth dans deux jours.