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Libye - jours 3 et 4

Pause après le repas. Nous avons pris hier la route du massif de l'Akakus, sur les pistes de sable. Divers arrêts auprès de différents sites rupestres, à observer gravures et peintures sur les parois des abris sous roche.

Yakob notre guide n'est malheureusement pas toujours très doué pour nous expliquer les origines des différents dessins que nous rencontrons. C'est d'autant plus flagrant sur un des sites, où une famille accompagnée d'un guide français bénéficie d'explications très complètes. Nous faisons une brève balade à dos de dromadaire au milieu des magnifiques formations rocheuses. C'est bref mais très sympa, et comme ça Yakob n'aura plus à supporter les demandes soutenues d'A. pour une promenade en dromadaire, activité qu'il avait retirée du programme sous prétexte qu'on arrivait trop tard à Serdalès.

A midi, nous nous arrêtons au pied d'une falaise. J'avais dit à Yakob, la veille au soir, que j'aimerais bien marcher un peu, et pas simplement descendre du 4x4 au pied des sites. Il ne s'agit pas non plus de partir pour 3 heures de randonnée, bien entendu, mais quand même se dégourdir un peu les jambes. Venez, on va marcher un peu, et voir un site rupestre pendant qu'Abdul prépare le repas. Départ sur le champ, sans rien emporter que mon appareil photo. C'est midi, le soleil cogne tout de même, bien qu'il ne fasse pas si chaud. On commence à traverser la plaine, il n'y a pas d'ombre, et on n'a pas d'eau. Au bout d'un bon quart d'heure, on se demande quand même où on va, parce que visiblement ce n'est tout de même pas à côté, et qu'on n'est pas même à mi-chemin. On fait demi-tour. Yakob a mal à la tête, il a dû se faire une insolation... Plus tard, on ira avec la voiture sur le site, qui devait tout de même bien être 2 à 3 km plus loin. Ce n'est pas énorme, et même si on est en décembre, on ne se lance pas pour 2 heures de marche en plein soleil de midi sans eau. Il aura au moins réussi à nous décourager de lui redemander d'aller marcher.

Après quelques sites rupestres, la patience d'A. commence à être mise à rude épreuve par rapport aux explications du guide. Et notre patience à toutes deux face à certaines hésitations quant à la suite de la journée. Une tension s'installe et nous partons nous promener toutes deux pour nous mettre d'accord sur la suite. Nous décidons d'aller bivouaquer du côté de la grande arche, puisqu'ils nous ont dit que ce n'était qu'à une heure. Ils râlent un peu, parce que tout à coup l'heure s'est transformée en 60 km de piste. Il faut arrêter de nous dire Oui, oui, c'est bon si ce n'est pas le cas ! Malentendus et problèmes de communication. Toujours est-il qu'après une heure et demi de conduite façon Paris-Dakar, durant laquelle nous nous retrouvons à moitié asphyxiées et couvertes de poussière, nous atteignons une crique abritée où passer la nuit. La tension se relâche, nous mangeons et chantons, enfin surtout eux, auprès du feu. C'est à peu près la pleine lune et la nuit est magnifique. Il fait moins froid qu'au dernier campement et nous dormons bien.

Grasse matinée jusqu'à 8h30. On nous envoie marcher un peu après le petit-déjeuner, pendant qu'ils finissent de plier le camp. Le site est effectivement très beau, un plateau un peu en hauteur au dessus d'une immense plaine avec de belles montagnes qui se détachent tout autour.

Enfin, on se met en route. Je suis un peu déçue, j'avais forcé le déplacement vers l'arche la veille afin d'y être assez tôt pour bénéficier d'une bonne lumière pour les photos, et finalement nous n'y arrivons que vers 11h. Heureusement, le soleil de décembre n'est pas trop haut. Nous marchons un peu pieds nus sur une dune voisine. C'est aussi fatigant à escalader que de la poudreuse. Il me vient d'ailleurs souvent à l'esprit des analogies avec la neige. Congères de sable contre des montagnes, rocailles désolées qui font penser à la haute montagne, enfin, à ce que je connais des Alpes au dessus de la limite des arbres. L'arche est belle, je remplis un peu vite la carte mémoire de mon appareil photo. Mais c'est aussi l'occasion d'étrenner l'objectif grand-angle que j'ai acheté avant de partir.

Nous repartons vers d'autres sites rupestres, discutons un peu avec Yakob, les tensions de la veille semblent apaisées. Repas relax à l'ombre d'un arbre. Un acacia je crois, il y en a pas mal qui poussent dans les anciens lits de rivières. Des oiseaux viennent manger les restes, un corbeau croasse dans la montagne. Partout où il y a de la végétation, des crottes de dromadaire, de chèvre ou de moufflon. Il y a de la vie dans le désert. Et des mouches !

L'après-midi, nous repartons vers d'autres sites rupestres. Les explications sont toujours aussi approximatives. Nouvelle échauffourée concernant le programme, sur le fait que nous ne pourrons pas aller aux lacs en quittant l'Akakus, mais seulement le jour d'après. Il est vrai que notre cher programme stipule que nous passons deux journées près des lacs, mais celui qui l'a rédigé semble avoir oublié, d'une part qu'en hiver les journées sont plus courtes, et d'autres part que les distances ne sont pas négligeables et qu'il y a une part de piste. Nous finissons par tirer les choses au clair et devons bien nous ranger à l'avis du guide. Nous passons auprès d'un campement touareg. Un vieil homme nous accueille, me prend pour un homme ! Je mets ça sur le compte de ma tête enturbannée dans le chèche et de mon visage caché par les lunettes de soleil. Et de mon allure qui n'est pas des plus féminines, je le reconnais. Bon, d'accord, je suis un peu vexée. Et A. se moque bien de moi. Nous ne visitons pas le campement. Le vieil homme voudrait nous faire payer pour ça. Il est vrai que ces gens vivent dans une grande pauvreté. nous avons vu un enfant en arrivant. Il n'y a pas d'école pour lui, il garde les chèvres. Le vieil homme a un pied dans un sac plastique. Il s'est blessé, je ne sais pas exactement ce qu'il a. Ses yeux sont bleus, sans doute brûlés par le sable et le soleil. Son regard est souligné d'un trait de khôl, il semblerait que ça ait des vertus aseptisantes, ou quelque chose comme ça.

Le bivouac du soir est plutôt plaisant. Après que Yakob ait tenté de nous faire chanter, et que nous ayons entonner les quelques chants de Noël à notre répertoire (oui, c'est l a veillée de Noël après tout !), Abdul nous racontes ses expériences alcoolisées lorsqu'un client italien est venu avec vin, bière et grappa depuis la Tunisie voisine. Il nous raconte aussi ses pérégrinations en Europe jusqu'à Stockholm, ses boîtes de nuits et les filles. Encore une nuit sous une pleine lune superbe. Mais mon appareil photo n'y voit rien, je ne sais pas jusqu'à combien il me faudrait monter le temps d'exposition pour obtenir autre chose qu'une image noire.

Commentaires

1. Le lundi, 11 février 2008, 21:36 par L.

Ah ce guide de voyage, il ne faut pas lui en vouloir, ça devait être pour lui un première :-)

En tout cas les photos sont magnifiques.

Et les nuits dans le désert ça doit être qqchse, clair? étoilé? froid?

Toute la magie de cette partie de monde.

2. Le lundi, 11 février 2008, 22:29 par Gin.net

Les nuits dans le désert ? C'était magique, assez froid, oui, c'était tout de même décembre, et la température tombait je pense entre 0 et 5°C au petit matin. Mais on a eu de la chance, car c'était la pleine lune, pas besoin de lampe de poche pour aller faire pipi la nuit :o)