Retour à la civilisation et à la route asphaltée. Il y a pas mal de vent, et on voit à peine les montagnes et l'erg qui sont de part et d'autre de la route et qu'on voyait pourtant bien à l'aller. On s'arrête brièvement vers le site d'un ancien cimetière garamante. C'est fermé, on se contente de quelques photos à travers la grille du portail. Au moins on n'a pas à payer de droit à photographier. Encore quelques kilomètres jusqu'à Kirkebit, où nous attend le luxe d'une douche chaude.

Pendant que nous profitons de la chaleur du barbecue où Abdul s'apprête à nous griller du poulet, nous discutons avec trois italiens qui font partie d'un groupe qui se fait une semaine de moto dans le désert. Ils sont une quinzaine, certains accompagnent juste en voiture. Il y a deux femmes qui font de la moto, il semblerait que ce ne soit pas très pénible aux dire ce ceux avec qui nous discutons. Mais je me méfie de cette appréciation, l'un de nos interlocuteurs, un médecin italien d'une cinquantaine d'années est un fou qui va courir encore quinze kilomètres chaque soir avec avoir parcouru 150 km dans les dunes au guidon de sa moto ! Il trouve d'ailleurs que ce genre de raid n'est pas assez physique à son goût.

Les lacs d'Oubari

Une journée dans les dunes en 4x4 pour aller voir les lacs d'Oubari (ou d'Awbari). Ce sont de très belles oasis, mais qui disparaissent petit à petit avec l'abaissement du niveau de la nappe phréatique. Abdul maîtrise plutôt bien la conduite sur le sable et négocie tout en douceur des descentes plutôt abruptes en bas de certaines dunes. Le paysage est grandiose dans cet océan de dunes.

Nous nous réjouissons de passer enfin une nuit à l'hôtel et de bénéficier d'une vraie salle de bains. Nous arrivons à l'hôtel Dar Germa, qui avait été le sujet d'âpres discussions les jours précédents, nos guides préférant passer la nuit à Sebha pour avoir moins de kilomètres à parcourir le lendemain. Discussions à la réception de l'hôtel, qui serait complet. Nos réservations auraient été annulées il y a quatre jours, au profit d'un groupe italien plus ou moins lié au propriétaire italien de l'hôtel. Un léger autre son de cloche quand A. demande au réceptionniste en italien ce qu'il en est, puisque lui dit ne pas avoir reçu nos réservations. Le plus dificile pour nous est surtout de ne pas réussir à faire entièrement confiance à Yakob, qui à part ça est toujours correct. je dois d'ailleurs reconnaître que les gens sont d'une extrême gentillesse, d'une grande politesse, et que même les touaregs qui vendent leurs souvenirs sur les sites touristiques ne harcèlent pas les touristes, et n'insistent guère lorsque nous n'achetons rien.

Départ finalement pour Sebha, puisque nous n'avons pas de logement dans le seul hôtel de la ville. Qui avait l'air très bien, en tout cas le hall d'entrée était très accueillant. Quelques coups de fil entre Yakob et l'agence durant le trajet, et nous avons une chambre réservée au El Djebel, sur un promontoire au bord de la ville. Difficile d'apprécier la vue, car il fait déjà nuit en arrivant, et nous partirons avant le lever du jour le lendemain. Un peu d'agitation dans la soirée, concert de klaxons d'un mariage, dont la nuit de noce semble devoir se passer à l'hôtel. Je m'endors avec le youyou des femmes comme berceuse. En me réveillant plus tard dans la nuit, tout est calme. Ca fait sans doute déjà quelques jours que dure la noce, et cette nuit est la première que les mariés passent ensemble...