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Libye - jour 9

Une journée qui aurait presque pu être parfaite. Nous avons visité la vieille ville de Ghadamès, classée au patrimoine mondial de l'Unesco, en compagnie d'un guide merveilleux, un vieux monsieur de 74 ans qui a vu le jour et grandi dans le dédale de ruelles et de maisons de cette cité.

Parlant dix langues dont un français admirable, il nous a d'abord fait une visite instructive du petit musée de la ville. Puis, nous avons longuement déambulé dans les différents quartiers, mosquées, terrasses, jardins, visitant des maisons restaurées, nous arrêtant boire le thé ou le café. Un régal à côté des discours lacunaires et hésitants de notre guide attitré, qui ne nous a heureusement pas accompagnés ce matin. Nous buvons avidement ses explications, trop heureuses d'avoir enfin affaire à une personne qui a du plaisir à nous faire connaître la vie de son pays. Nous marchons davantage avec ce vieillard que des rhumatismes font pourtant souffrir qu'en une semaine dans le désert avec notre grassouillet Yakob.

Il pleut ! La plupart des ruelles sont couvertes par les habitations, mais nous avons du plaisir à voir tomber quelques gouttes dans cette région qui ne voit plus souvent de pluie ces dernières années. Et pourtant, dans la mémoire de Mohamed Ibrahim, il pleuvait régulièrement autrefois, et nous écoutons ses souvenirs d'enfance, de plongeons dans la source de la Jument depuis le toit de la mosquée. Aujourd'hui, cette source qui alimentait la ville depuis des millénaires est tarie, et l'eau est pompée à plusieurs centaines de mètres de profondeur. Les habitants ont été relogées dans des bâtiments modernes (à leur demande) et la vieille ville, classée, est restaurée. Les personnes âgées reviennent tout de même y flâner et y chercher la fraîcheur en été, et retournent aussi passer la journée dans leurs maisons, qui leur appartiennent toujours.

Nous rejoignons Yakob et allons manger dans un restaurant touristique installé dans une ancienne habitation de la vieille ville. Il nous annonce avoir trouvé une maison où nous passerons la nuit, notre programme prévoyant souper et nuit chez l'habitant. Nous repartons nous preomer avec Mohamed dans l'ancienne palmeraie où se situaient les jardins familiaux des habitants. Il ne pleut plus et le soleil frappe fort lorsque les nuages s'écartent. Il y a une bonne odeur de terre mouillée dans l'air. Mohamed nous parle de son projet de créer un camping sur la parcelle de palmeraie de sa famille.

Nous nous reposons sur une terrasse au soleil lorsque retentit la sonnerie du portable du vieillard. C'est Yakob qui veut que nous retournions à la source pour la suite. Il n'est pourtant que quinze heures, et il nous avait dit avoir réservé un 4x4 pour 16h pour aller admirer le coucher de soleil dans les dunes. Nous nous mettons en route. Le téléphone sonne encore. Oui, on arrive. Mohamed se dépêche, mais il n'est plus tout jeune. Le téléphone sonne encore. Il le laisse sonner, nous sommes à deux pas de la source. Pas de Yakob. Le téléphone sonne encore, nous entendons Mohamed hausser le ton avec son interlocuteur. Nous lui avions proposé de se joindre à nous pour aller dans les dunes, ce qu'il avait accepté de bon cœur. Une voiture arrive enfin. Ce n'est pas un 4x4, mais un pick-up dont nous ne connaissons pas le chauffeur, mais il semble que nous devions aller avec lui. A. et moi nous glissons à l'avant, Mohamed se hisse tant bien que mal sur le pont arrière. On nous reconduit simplement vers l'autre côté de la vieille ville, où Yakob et le chauffeur du matin nous attendent dans voiture qui nous avait emmenées le matin en ville. Mohamed se fait prestement reconduire, pas de place pour lui ! nous lui faisons nos adieux, déçues, nous avons passé une si belle journée avec lui jusque-là.

La voiture nous emmène vers la maison où nous devons passer la nuit. Une maison moderne dans les nouveaux quartiers, dans une chambre de laquelle nos bagages ont été déposés. Des espèces de lits de camp avec des draps et couvertures douteux. Pas de fenêtre dans la chambre, pas de lumière dans la salle de bains. Pas de lumière ? Changez de chambre ! Mouais. On dirait une sorte de maison de location, personne ne vit ici, ça n'a rien à voir avec ce qu'on appelle un séjour chez l'habitant. Nous protestons, pas question de passer la nuit ici. Puisqu'on n'arrête pas de nous dire que c'est impossible de passer une soirée et une nuit chez des gens, nous préférons dormir à l'hôtel que dans cette maison miteuse et impersonnelle. Ah, mais ce n'est pas possible, la location a déjà été payée, si vous voulez dormir à l'hôtel, ce sera à vos frais ! D'accord. Mais puisque l'hôtel est forcément en demi-pension, qu'on nous rembourse le prix du dîner-spectacle qui était prévu ce soir-là. D'accord. On embarque avec les bagages dans le 4x4 qui est arrivé entretemps, et nous retournons à l'hôtel.

Après avoir repris notre chambre, nous nous mettons en route pour les dunes pour admirer le coucher de soleil. On boit le thé dans une immense tente pour touristes, sur des coussins détrempés par la pluie de la journée. Après trois ou quatre thés et un pain cuit au feu de bois, très bon d'ailleurs, nous partons à l'assaut des dunes, alors que les autres touristes sont débarqués par groupes entiers. Nous y allons à pied bien sûr, puisqu'il n'y a rien pour dégonfler et regonfler les pneus du 4x4, il ne peut pas aller dans le sable. On aurait très bien pu se passer de 4x4 d'ailleurs, la route pour venir était certes défoncée et pas goudronnée, un véhicule ordinaire aurait très bien convenu. Nous grimpons donc sur les dunes, c'est assez facile sur le sable mouillé. Mais petit à petit les quelques dunes grouillent de touristes, et il y a encore un moment à attendre jusqu'au coucher de soleil. La vue n'est pas terrible après avoir déjà passé quelques jours dans le désert, et après tout il ne fait pas beau et c'est couvert, et surtout il y a trop de monde. On redescend, on récupère Yakob et le chauffeur et on retourne à l'hôtel pour manger et dormir. On discute aussi sympathiquement avec un autre guide et avec le directeur de l'hôtel, un tunisien qui nous raconte ses déboires avec le personnel libyen. Mais il tient à relever le défi de la gestion de cet hôtel.

(bon sang quelle tartine, je comprends mieux que je n'arrivais plus à tenir à jour mes notes en voyage !)

Commentaires

1. Le jeudi, 8 mai 2008, 13:31 par danae

Dans ces pays tout ne se passe pas toujours comme prévu !
Je ne connais pas Ghadamès mais j'aurais aimé y aller, la vieille ville semble superbe !

@mitié
danae

2. Le samedi, 10 mai 2008, 23:16 par Gin.net

Merci Danae. Cette ville est un bijou.

Voici un lien sur le site de l'agence avec laquelle j'ai voyagé, et qui parle très bien de cette ville: Ghadamès ...la perle du désert.

Mes textes ne sont pas toujours tendres par rapport à l'organisation de ce voyage, mais je les reprends tels que je les ai écrits sur le moment, ils ne sont pas remaniés.