Gin.net on the road

Aller au contenu | Aller au menu | Aller à la recherche

Quelques bons et mauvais côtés de la "civilisation"

Voici maintenant presque dix jours que je suis sur le sol australien, et que je m’y plais. J’ai exploré une bonne partie des attractions et des musées de la ville, j’ai noué connaissance avec quelques uns des résidents du « backpackers » où je loge, fait quelques sorties avec eux.

Avec des vélos loués pour la journée, je suis allée jusqu’au port historique de Fremantle en compagnie d’une coréenne avec qui je partage mon dortoir. Une belle excursion le long de la rivière Swan, un trajet sur chaque rive, des pistes cyclables presque tout du long. Il est tout de même amusant de voir qu’ils ont réussi à transformer les dix mètres qui séparent l’autoroute et la piste cyclable de la berge en… réserve naturelle.

L’Australie, un soupçon d’histoire et d’(agri)culture

Perth est une ville vraiment plaisante. Une question m’a déjà traversé l’esprit, c’est de savoir si je pourrais y vivre. Difficile à dire. Toutes les commodités souhaitables sont disponibles, il y a de nombreux espaces verts, une multitude de zones piétonnes, des pistes cyclables à profusion, des transports publics gratuits en ville, ainsi que tout ce que notre société de consommation peut offrir. Mais j’ai beaucoup de peine à apprécier le manque d’histoire de ce pays. Oh, bientôt deux siècles de présence occidentale tout de même, et même bien quarante de présence humaine, mais la place laissée aux aborigènes est si infime… Un pays trop jeune donc, sans passé ou presque, et pas toujours très glorieux.

On ne le remarque pas en Europe, mais nous sommes constamment entourés de bâtiments chargés d’histoire, qu’il s’agisse d’églises, de divers bâtiments historiques, de maisons patriciennes ou villageoises, ou même de ruines romaines, il y a la marque du temps dans l’espace qui nous entoure. Ici rien de tout cela. Des villes aux tracés en damier, des banlieues qui se créent autour au fur et à mesure de la croissance de la région. Et le peu de vieilles bâtisses qui n’ont pas été rasées pour faire place à des tours de béton, de verre et d’acier remontent pour beaucoup au passé de colonie pénitentiaire de ce continent : prisons, mairie construite par les bagnards, comme la majorité des premiers bâtiments de cette ville. On pourrait assimiler la déportation en Australie des bagnards à de l’esclavagisme. Les premiers colons manquaient de main-d’œuvre pour cultiver les terres de ce pays, c’est pourquoi ils avaient demandé l’envoi de bagnards.

Les aborigènes aussi fournissaient une main-d’œuvre bon marché, chassé de leurs terres, coupé de l’accès aux points d’eau accaparés par les colons. Ils travaillaient dans les exploitations contre le droit d’y camper, seul moyen pour eux de garder un accès à leurs anciennes ressources. Combat impossible entre un peuple qui appartient à une terre contre un autre qui croit que celle-ci lui appartient. Ils ont pour beaucoup perdu leur emploi le jour où ils ont enfin obtenu le droit d’avoir un salaire égal à tout autre travailleur. Trop cher, paraît-il, pour leurs employeurs…

Entre-temps, les colons ont déboisé, transformé le paysage en vastes terres cultivées. Et modifié par la même occasion l’écosystème, l’absence d’arbres et l’irrigation entraînant une hausse du niveau des nappes phréatiques, drainant le sel contenu dans ces anciens fonds marins, ainsi que celui apporté par les vents venus de l’océan, et salinisant des milliers d’hectares de terres, des rivières, des lacs. L’avenir nous dira si les programmes de reboisement et autres actions pour ralentir la stérilisation des terres porteront leurs fruits.

J’espère avoir l’occasion, au cours de mon voyage, d’appréhender un peu mieux la culture aborigène. Car pour l’instant, le peu que j’en apprends sur celle-ci provient des livres et des musées. Les quelques « abos » que l’on peut rencontrer en ville sont souvent des alcooliques, des cas sociaux rejetés par leur tribus et bannis des réserves aborigènes. Et ces groupes de clochards ne me donnent pas trop envie de discuter avec eux.

Suite du programme

La poursuite de mon voyage commence à s’organiser sérieusement. Parce que deux mois c’est court pour de si grands espaces, et parce que j’ai tendance à toujours vouloir tout voir, j’ai opté pour des circuits organisés jusqu’à Darwin. J’explose un peu mon budget, mais je ne sais pas si je reviendrai un jour de ce côté-ci de la planète, alors autant faire appel à des gens qui connaissent le terrain.

Il me reste donc encore une semaine pour apprécier Perth, peut-être pour faire une ou deux excursions dans le sud de l’Australie Occidentale. Je partirai lundi pour un circuit d’une semaine jusqu’à Exmouth. Là, j’aurai trois jours pour aller voir les requins baleine et plonger un peu dans le récif de Ningaloo. Ensuite, circuit de quatre jours jusqu’à Broome. Trois jours de repos et de plage avant de partir pour un circuit de huit jours en 4x4 jusqu’à Darwin, où je devrai arriver le 11 mai. Les trois semaines qui me resteront jusqu’à Cairns sont encore à organiser.

Commentaires

1. Le lundi, 11 avril 2005, 22:48 par jeanmi

Salut Gin : avant toute chose, merci pour la carte postale : sympa (et hors d'âge... on peut écrire avec un bon vieux stylo et non seulement en utilisant un clavier...)
Pour l'Australie : les abos, tu verras c'est le dernier des soucis des Australiens "européens" (et des autres aussi...) A mon avis, Cathy Freeman a fait autant qu'en son temps qu'Yvonne Goolagong pour que la population aborigène soit respectée, c'est-à-dire, le temps d'un 400m olympique pour l'une, de tournois de tennis pour l'autre : mais ces images se couvrent gentiment de poussière, dans les musées... Pour la culture abo, le meilleur endroit, c'est Alice Springs (nombreuses galeries d'art) ou Darwin pour la vivre "in situ" voire dans le Cap York. AUtrement, faut aller à Canberra ! C'est vrai que les immeubles et autres constructions historiques de l'Australie Blanche n'ont qu'un peu plus de 200 ans (la 1st fleet est arrivée à Botany Bay en janvier 1788 avec les premiers colons qui avaient VRAIMENT pour mission de s'implanter en Australie (à leur corps défendant pour la plupart, car Bagnards). Pour les immeubles historiques, pas de lézard, c'est Sydnay (The Rocks) ou l'ensemble de la Tasmanie (eh oui, Hobart fut le 2ème point d'établissement des colons en Australie avant Melbourne...) D'ailleurs la Tasmanie n'est pas dépaysante pour un sous (par rapport à l'Europe), mais historiquement est intéressante (Port Arthur, Battery point à Hobart, Laucerston sur la Esk river pour boire une John Boaght, - y pas que la Swan de Perth comme bibine... Bon séjour chez les Aussies et si tu passes par Cessnock, transmets notre bonjour à nos amis Bill et Sue. Amicalement et choisis de belles perles par Broome (Paraît qu'à certaines périodes de l'année, le coucher de soleil à Broome est fabuleux)

2. Le vendredi, 15 avril 2005, 10:59 par Gin.net

Hello Jean-Mi,

Chut, faut pas que les autres sachent que quelques privilégiés reçoivent des cartes postales, ça va faire des jaloux :-)

A part ça merci pour les conseils, mais je me "contente" de visiter l'ouest et le nord du pays, ce qui fait en gros l'itinéraire Perth-Darwin-Cairns. Je ne m'attends donc pas à trop de bâtiments historiques, à quelques cavernes aborigènes près.

Je ne manquerai pas de photographier le coucher de soleil à Broome, comme ça on verra s'il est si fabuleux. J'ai lu que la lune pouvait aussi être magnifique là-bas, mais je n'ai pas vérifié à quel quartier j'y serai.

3. Le mardi, 19 avril 2005, 00:41 par jean-mi

Hello Gin,
voici quelques semaines, tu te tâtais pour trouver un nouvel appareil photo numérique. Samedi passé, ai découvert le nouveau Canon EOS 350D. Avec ce reflex, un nouveau jalon est posé : le boîtier est si petit qu'avec un objectif standard, il est a peine plus volumineux qu'un bridge... mais avec des performances toutes autres ! Dans mes magazines photos préférés, ce nouveau joujou est bien accueilli si ce n'est 2 -3 défauts que voici : absence de système d'autonettoyage du capteur (contrairement à Olympus par exemple), construction en plastique (sous entendu "cheap"), écran lcd d'une ancienne génération un peu petit. C'est un plus ou un moins , c'est selon, dimensions du boîtier (moi qui ai toujours eu des trucs assez mastocs, je le trouve petiot. Mais dans tes graciles mimines, c'est peut-être différent). Un des magazines trouve qu'il faut éviter d'acheter cet appareil en kit, mais acheter le boîtier seul avec un objectif plus moderne et performant que celui du kit qui permet de mieux valoriser les excellentes qualités du capteur 8 MP - conseillé un zoom 28-300 f3.5-5.6. (Bon ben c'est plus cher...) Mais en fin de compte, les chroniqueurs de ce magazine ont un faible pour son grand frère, l'EOS 20D, qui a plus la gueule d'un réflex. Mais c'est une appréciation subjective, et le porte-monnaie a de toute façon le dernier mot....
Bonne suite de voyage, puis je suis un peu bob' avec mes conseils, l'Australie tu connaissais déjà quelque peu avec ton séjour linguistique à Brisbane...
Amicalement

4. Le mercredi, 20 avril 2005, 19:47 par BigGrizzly

Parce qu'il y en a qui recoivent des cartes postales ?!!!

:-D

Ganesh aussi a acheté le 350D.

5. Le mardi, 26 avril 2005, 12:22 par Gin.net

euh... c'est parce que je n'ai pas ta dernière adresse postale voyons... :-P

6. Le vendredi, 29 avril 2005, 18:33 par BigGrizzly

Tu sais quoi ? Elle va *encore* changer ! :-D Déménagement mardi... WE cartons... C'est beau la vie civilisée...